Il s’appelle Mistral AI et est déjà évalué à 2 000 millions de dollars.
Il y a sept mois, des chercheurs de Meta et de Google DeepMind se sont lancés dans l’aventure et ont créé une nouvelle startup. Ce qui est surprenant n’est pas cela, mais qu’ils aient décidé de le faire depuis Paris, où ils ont créé leur société d’intelligence artificielle, appelée Mistral AI. Depuis, sa croissance a été spectaculaire, et une nouvelle levée de fonds vient de le démontrer.
Plus d’argent pour grandir. Comme l’indique le New York Times, Mistral AI a « levé » 385 millions d’euros lors d’un tour de table qui inclut NVIDIA et Salesforce, mais aussi des sociétés de capital-risque de la Silicon Valley comme Andreessen Horowitz et Lightspeed Venture Partners. Ce dernier avait déjà participé au tour précédent.
Mistral vaut déjà 2 milliards de dollars. Ce nouveau tour de table signifie que la valorisation de Mistral AI a déjà atteint 2 milliards de dollars, un chiffre inhabituel pour une startup européenne qui, comme on dit, est née il y a à peine sept mois et compte actuellement 22 personnes. Cet été, il était déjà prometteur : le premier tour d’investissement de 105 millions d’euros signifiait que sa valorisation, à peine créée, était de 240 millions d’euros.
Modèle Open Source. La philosophie de Mistral AI est similaire à celle de Meta, qui a sorti son modèle Llama 2 avec une licence Open Source. La plateforme de la startup parisienne est également Open Source, et a pour vocation de servir de base au développement de chatbots, moteurs de recherche et autres plateformes d’IA. L’idée est de concurrencer les modèles propriétaires développés à la fois par OpenAI (ChatGPT) et Google (Bard).
Le grand espoir européen. Pour Bruno Le Maire, ministre français de l’Economie, Mistral offre à son pays une opportunité de rivaliser avec les géants technologiques américains. L’ancien domaine a été laissé pour compte dans le domaine de l’innovation technologique et, depuis des années, il s’est essentiellement consacré à la régulation, comme l’a démontré la récente pré-approbation de la loi sur l’IA.
Qu’a réalisé Mistral jusqu’à présent ? La startup est le fer de lance de son LLM Mistral 7B, sous licence Apache 2.0 et qui a gagné en popularité pour son efficacité. 7B est un modèle relativement petit : Gemini Nano, qui sera proposé dans les mobiles, a une taille de 3,25B) et une capacité.
Fraîchement sorti du four. Aujourd’hui, Mistral AI a annoncé le lancement de trois modèles en phase bêta disponibles pour utilisation – il est possible de demander l’accès à la liste d’attente. Ainsi, nous avons Mistral-tiny en premier, avec des paramètres 7B, le plus performant. Deuxièmement, Mistral-small (8x7B, mélange de modèles experts avec « poids ouverts »), comparable selon les responsables à Llama 2 70B (beaucoup plus « lourd ») et GPT-3.5. Et troisièmement, Mistral-medium (ils ne précisent pas combien de paramètres il possède), qui surpasse GPT-3.5 dans divers tests.
Un pari prometteur. Comme cela s’est produit avec Llama 2, Mistral peut devenir un composant important pour tous les types de développements Open Source dans les applications d’intelligence artificielle. L’attente générée est notable, comme le démontrent ceux qui tentent déjà d’utiliser ces modèles avant même que l’accès public ne soit stable. Il est néanmoins trop tôt pour savoir si la croissance notable de sa valorisation économique finit par être justifiée.
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