Son concurrent chinois le plus puissant possède déjà une puce IA aussi puissante voire plus que le GPU A100
« C'est une très bonne entreprise. Elle est limitée par la technologie d'intégration des semi-conducteurs dont elle dispose, mais elle est toujours capable de développer de grands systèmes. [de inteligencia artificial o IA] intégrant plusieurs de leurs puces. » Dans cette récente déclaration, Jensen Huang, PDG de NVIDIA, il parle de Huawei. Son analyse est juste et, en outre, il respire le respect, voire même l'inquiétude. C’est compréhensible si l’on garde à l’esprit que cette entreprise chinoise est l’un de ses plus gros concurrents dans le domaine de l’IA.
Huang souligne le plus grand défi auquel Huawei est confronté : la lithographie la plus avancée à laquelle elle peut actuellement accéder est inférieure à celle disponible auprès de NVIDIA ou d'AMD. Les GPU AI de Huawei sont produits par le plus grand fabricant chinois de semi-conducteurs, SMIC, en utilisant sa lithographie 7 nm et sa technique de modélisation multiple. Toutefois, les puces les plus avancées pour cette même application conçues par NVIDIA ou AMD sont fabriquées par la société taïwanaise TSMC utilisant sa technologie d'intégration 7, 5 ou 4 nm, selon les modèles.
Cette circonstance, comme le laisse entendre Jensen Huang, confère à NVIDIA un net avantage concurrentiel, mais elle est loin d'être suffisante pour mettre Huawei dans les cordes. De plus, cette société a quelque chose de très important en votre faveur sur le marché chinois : les sanctions des États-Unis et de leurs alliés empêchent NVIDIA de vendre à ses clients chinois ses GPU IA les plus avancés, comme les puces A100 ou H100, ce qui laisse un vide sur le marché chinois qui peut être utilisé par Huawei pour accroître sa présence dans son pays d’origine.
La puce Ascend 910B de Huawei est une bête capable de tenir tête au GPU A100 de NVIDIA
La puce Ascend 910B de Huawei est désormais disponible sur le marché chinois. Et selon Dylan Patel, ses performances sont au moins aussi élevées face aux algorithmes d'intelligence artificielle que celles du GPU A100 de NVIDIA. Patel n’est pas du tout soupçonné d’avoir des intérêts qui le conduisent à favoriser Huawei. Tout le contraire. Il est l'analyste en chef du cabinet de conseil américain spécialisé dans l'industrie des semi-conducteurs SemiAnalysis. De plus, comme l’a laissé entendre Jensen Huang, cette entreprise chinoise a potentiellement la capacité de développer des puces de pointe pour l’IA. Ce que dit Patel est crédible.
NVIDIA se prépare à lancer le GPU H200, un monstre d'IA qui surpassera vraisemblablement le GPU H100.
Le GPU A100 n’est pas la puce la plus puissante pour les applications d’IA que NVIDIA ait dans son portefeuille. Le H100 est encore plus performant. En fait, il possède plus de deux fois plus de cœurs CUDA que l’A100 et près d’une centaine de cœurs Tensor supplémentaires. Par ailleurs, la société dirigée par Huang prépare le lancement du GPU H200, un monstre pour l'IA qui aura vraisemblablement des performances supérieures à celles du GPU H100. Cette dernière puce aidera certainement NVIDIA à maintenir sa position de leader dans l'industrie du matériel d'IA, mais sous-estimer les mesures prises par Huawei serait une erreur.
Il ne faut pas oublier que Huawei, comme le SMIC, bénéficie du soutien financier du gouvernement chinois. NVIDIA dispose d'une inertie très positive en sa faveur qu'elle a acquise grâce à ses efforts en recherche et développement depuis de nombreuses années. Cette stratégie est précisément ce qui l’a conduit à la position qu’il occupe actuellement, ainsi qu’à dominer massivement le marché des GPU AI. Il sera difficile pour AMD, Huawei et d'autres sociétés de rivaliser avec lui et de lui voler une partie de ses parts, mais à moyen et long terme, il est probable que le marché sera beaucoup plus distribué qu'aujourd'hui. Et Huawei sera peut-être un acteur incontournable de cette industrie.
Images | Nvidia
Plus d'informations | SCMP
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