Les deux tiers des Canadiens ont expérimenté une IA générative, mais la plupart ne comprennent pas ses impacts
Lorsque Chatgpt est entré dans l’imagination du public en 2022, les Canadiens étaient curieux, plein d’espoir, anxieux et avaient beaucoup de questions. Trois ans plus tard, notre nouveau rapport, L’état de l’utilisation générative de l’IA au Canada 2025constate que les deux tiers des Canadiens ont déjà expérimenté des outils génératifs de l’IA (Genai).
C’est un taux d’adoption étonnant pour une technologie si nouvelle, et elle parle de l’impact profond qu’il a déjà sur nos vies.
Mais parallèlement à cette absorption rapide est une réalité qui donne à réfléchir: la plupart des Canadiens ne sont toujours pas sûrs de ces outils, de la façon dont ils fonctionnent ou de la façon dont ils affectent la société. Notre nouvelle enquête nationale auprès de 1 500 adultes, menée en février et mars, révèle que si l’utilisation de Genai est répandue, une compréhension approfondie ne l’est pas.
Les Canadiens sont introduits dans une nouvelle ère de productivité, de créativité et de communication alimentées par l’IA. Mais ils se lancent de l’avant sans l’alphabétisation numérique nécessaire pour naviguer dans les technologies de l’IA et leurs impacts efficacement, en toute sécurité et de manière critique.
Nouvelles et politiques
Seulement 38% des répondants ont indiqué qu’ils se sentaient confiants en utilisant efficacement ces outils. Encore moins – 36% – nous sommes familiarisés avec les règles et l’éthique autour du Genai. Ces chiffres devraient nous préoccuper tous.
Nulle part cette tension n’est plus claire que dans la façon dont les Canadiens ne considèrent que l’impact de Genai sur l’information, les médias et la politique. Les niveaux de confort des Canadiens avec l’utilisation du Genai dans les salles de rédaction varient fortement en fonction du sujet: les gens sont relativement à l’aise avec le contenu généré par l’IA dans le divertissement et le reportage de style de vie, mais pas autant avec des sujets plus sensibles tels que la politique, la criminalité ou les affaires mondiales.
Notre enquête révèle également que les deux tiers (67%), Genai, pourraient être utilisés pour manipuler les électeurs ou interférer avec les processus démocratiques. Dans le même temps, la confiance dans les informations politiques en ligne s’érode, avec 59% disant qu’ils ne faisaient plus confiance aux nouvelles politiques qu’ils voient en ligne en raison de craintes qu’il puisse être faux ou manipulé.
Bien que les outils de Genai comme les chatbots puissent aider les électeurs à évaluer les politiques proposées par les différentes parties et leurs implications potentielles, la plupart des Canadiens (54%) les utilisent peu pour obtenir des informations sur les élections ou la politique.
Innovation responsable
Alors, que sont les Canadiens? Plus que tout, nos résultats montrent un soutien écrasant aux garde-corps réglementaires. Les Canadiens veulent des règles claires pour les entreprises qui développent, utilisent ou fournissent des outils et des services alimentés par Genai.
Soixante-dix-huit pour cent des Canadiens disent que les entreprises du Genai devraient être tenues responsables lorsque leurs outils causent des dommages. Près de huit sur 10 soutiennent également à la fois la régulation des outils actuels de pointe Genai et la régulation proactive des outils Genai à l’horizon.
Ceci est un appel au leadership et à l’action. Le Canada a la possibilité de fixer une norme mondiale pour la gouvernance responsable de l’IA, mais doit agir rapidement et de manière décisive. Nous offrons trois recommandations de base pour aider à tracer ce chemin:
1. Leadership politique: Compte tenu de la race en cours entre les sociétés du Genai pour construire le modèle le plus avancé, les principes de la vie privée par conception ne doivent pas être sacrifiés simplement pour recueillir plus de données d’utilisateurs. Les risques associés aux violations de données et les fuites accidentelles d’informations personnelles dans les sorties Genai sont significatives.
Cela signifie que les invites et les autres entrées utilisateur ne doivent pas être utilisées pour le réglage fin ou la formation de futurs modèles sans obtenir un consentement significatif en premier. En outre, pour répondre aux préoccupations des Canadiens sur la façon dont les entreprises du Genai gèrent les informations personnelles, le Bureau du commissaire à la vie privée du Canada devrait faire le point sur les outils populaires du Genai et examiner de manière proactive leurs politiques de confidentialité et d’utilisation des données pour garantir la conformité aux réglementations de confidentialité existantes.
2. Réforme de l’éducation: Compte tenu du niveau relativement faible d’alphabétisation du Genai chez les Canadiens, l’intégration de Genai – et de l’alphabétisation de l’IA plus largement – dans le système éducatif est essentiel. Du K-12 à Postsecondary, les élèves doivent apprendre non seulement comment utiliser efficacement les outils Genai (par exemple, ingénierie rapide). Ils devraient également comprendre comment ces technologies fonctionnent, d’où proviennent les données de formation et comment évaluer les résultats pour la précision et les biais potentiels.
3. Genai utilise la transparence: Les organisations déploient Genai doivent clairement divulguer quand et comment ces outils sont utilisés, parallèlement aux évaluations des risques obligatoires pour les déploiements à fort impact. Cette transparence est particulièrement importante pour les organismes à but lucratif, les médias et les entités du secteur public, car ces groupes sont perçus avec les plus hauts niveaux de méfiance parmi les Canadiens concernant l’utilisation sûre et éthique du Genai.
Changement vertigineux
En tant que chercheurs qui ont passé des années à étudier l’impact de la technologie sur la société, nous sommes à la fois excités et prudents quant à ce que Genai signifie pour le Canada. Le rythme du changement est vertigineux, mais la vitesse seule n’est pas une mesure du progrès. Ce qui compte, c’est de savoir si cette technologie sert le bien public.
Les Canadiens ne sont pas anti-technologie. Ils sont curieux, pragmatiques et plein d’espoir, mais ils sont également attentifs aux risques. Ils veulent faire partie de la conversation, et ils veulent voir cette conversation conduire à une action réfléchie et inclusive.
Nous exhortons les décideurs, les éducateurs, les entreprises technologiques et la société civile à écouter attentivement et à agir de toute urgence. Genai n’est pas une tendance passagère. Il est de remodeler la façon dont nous travaillons, apprenons et passons du temps libre. Que cette transformation soulève ou sape la société dépend de nos choix actuels.