Il y a encore 27% d'entreprises espagnoles qui ne proposent pas de formules de télétravail.  Ils sont loin derrière l'Europe

les clés de l’accord patronal-syndical

Les instances dirigeantes de l’UGT, de la CEOE et du Cepyme ont donné leur aval à la nouvelle Convention pour l’Emploi et la Négociation Collective (AENC) ce lundi 8 mai. Le document, qui sera vraisemblablement ratifié par le CCOO ce mardi 9 mai, comprend l’augmentation de salaire récemment convenue entre les syndicats majoritaires et l’employeur, selon laquelle il est recommandé aux entreprises d’augmenter les salaires de 4% en 2023, 3% en 2024 et 3 % en 2025. En outre, une clause de révision est prévue avec des majorations de 1 % supplémentaire, en cas d’inflation supérieure à ces majorations, applicables l’année suivante.

Un point de départ. Selon l’UGT, cet accord constitue un « point de départ qui permettra une répartition plus équitable des richesses » avec la participation de « tous les travailleurs de notre pays ». Pour sa part, Miguel Garrido, premier vice-président de la CEOE, considère qu’il s’agit d’un « accord très raisonnable qui signifiera une période de stabilité et de confiance », selon des déclarations recueillies par RTVE.

De nombreuses suggestions. En plus de la recommandation d’augmenter les salaires de 10% à partir de cette année jusqu’en 2025, le document aborde d’autres questions pertinentes. Comme le rapporte El País, la nouvelle AENC fait d’autres recommandations et suggestions dans son rapport de 32 pages sur des sujets tels que, entre autres, le télétravail, l’IA et l’équilibre travail-vie personnelle.

Je travaille à domicile et réglementé. Le document dresse une série de recommandations sur le travail à distance, exhortant les entreprises et les comités d’entreprise à préciser les emplois ou fonctions pouvant être exercés en télétravail. De même, le texte propose de fixer une journée minimale de travail en présentiel, une durée maximale autorisée pour le travail à domicile et un pourcentage de référence.

Droits garantis. D’autre part, l’accord recommande la mise en place par l’entreprise de mécanismes de prise en charge du coût du télétravail, exhortant les entreprises à garantir les droits collectifs des télétravailleurs. C’est une suggestion qui est faite à un moment où le télétravail est en déclin en Espagne : selon les dernières données de l’INE, le pourcentage de personnes occupées âgées de 16 à 74 ans qui télétravaillaient en 2022 était de 14 % contre 17,6 % en 2021.

Déconnexion 2.0. Dans le même temps, le document établit une série de lignes directrices pour garantir la déconnexion numérique, notant que les travailleurs ne seront pas obligés de répondre « si tout type d’appel ou de communication se produit en dehors des heures de travail ». De même, le texte indique que les « supérieurs hiérarchiques » ne peuvent exiger une réponse en dehors des heures de travail « sauf cas exceptionnel de force majeure ».

De plus, le texte indique que les entreprises garantiront qu’aucun travailleur ne sera lésé, par un traitement différentiel ou une sanction, pour avoir fait « usage de ce droit ».

Contrôlez l’IA. Un autre domaine couvert par l’accord pour l’emploi et la négociation collective est l’intelligence artificielle. Le texte convenu par les agents sociaux stipule que « le déploiement des systèmes d’IA dans les entreprises doit suivre le principe du contrôle humain de l’IA et être sûr et transparent ».

Informations claires. Parallèlement, l’accord recommande aux entreprises de fournir à leurs comités une « information transparente et compréhensible » sur les mécanismes basés sur l’Intelligence Artificielle utilisés dans les processus de ressources humaines, garantissant qu’il n’y aura aucun « préjugé ou discrimination ».

Garantir des processus de sélection équitables. De cette manière, il est prévu d’éliminer les biais des processus de sélection qui utilisent l’intelligence artificielle, par exemple, interprétant à tort la race et le sexe comme des « attributs isolables », affectant la parité et la diversité de la sélection des candidats.

Les agents sociaux sont à l’écoute. Ce point est important, car dans le monde entier, on craint que l’IA ne mette de nombreux professionnels au chômage. En ce sens, Goldman Sachs a publié le 26 mars une étude indiquant que 300 millions d’emplois dans le monde pourraient être automatisés grâce à l’IA. En effet, dans notre pays, Domestika, qui a annoncé en avril dernier le licenciement de 89 personnes (45% de l’effectif), va utiliser des applications d’IA pour effectuer des tâches comme la traduction. Concrètement, 22 ouvriers de ce département seront remplacés par l’IA.

Égalité et conciliation du travail. En outre, le texte recommande aux entreprises « d’établir des mesures favorisant l’embauche des femmes », suggérant une réglementation des critères de promotions basés sur la qualification et la capacité, dans le but d’éviter les discriminations indirectes. De même, l’accord suggère la création de mesures qui offrent une « flexibilité interne » pour faciliter la conciliation. En ce sens, syndicats et patronat estiment qu’il est « essentiel » de mettre en place « des formules souples d’aménagement du temps de travail ».

Un accord pour les prochaines années. Bien que tout le monde ne soit pas satisfait de ce pacte, tout comme la CSIF, la nouvelle AENC comprend certains des principaux éléments qui détermineront l’avenir des relations de travail futures dans notre pays. La demande de flexibilité du temps et du lieu de travail par les travailleurs ou l’impact de l’IA sur les processus de production se retrouvent dans un texte qui, en plus de préconiser 10% de salaires dès cette année jusqu’en 2025, sera la base des futures négociations entre syndicats et patronat.