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Le Conseil de l'Europe établit le premier accord international sur la régulation de l'IA

Le Conseil de l'Europe a sanctionné le premier accord international juridiquement contraignant concernant l’intelligence artificielle. Le traité, également ouvert aux pays non européens, vise à garantir le respect des lois sur les droits de l'homme, la démocratie et l'État de droit lors de l'utilisation de systèmes d'IA. Le document établit un cadre juridique qui englobe l'ensemble du cycle de vie des systèmes, traitant des risques potentiels et promouvant l'innovation responsable.

L’accord adopte une approche basée sur les risques pour la conception, le développement, l’utilisation et le déclassement des systèmes d’IA, nécessitant une évaluation minutieuse des éventuelles conséquences néfastes. La convention-cadre sera ouverte à la signature à Vilnius (Lituanie) le 5 septembre, lors d'une conférence des ministres de la Justice.

« Garantir une utilisation responsable de l’IA qui respecte les droits de l’homme, la démocratie et l’État de droit »

La Convention-cadre du Conseil de l'Europe sur l'intelligence artificielle et les droits de l'homme, la démocratie et l'État de droit a été ratifiée à Strasbourg le 17 mai lors de la réunion ministérielle annuelle du Comité des Ministres du Conseil de l'Europe, qui réunit les ministres des Affaires étrangères. des 46 États membres de l'Organisation. Marija Pejčinović, Secrétaire Général du Conseil de l'Europe, a déclaré : « La Convention-cadre sur l'intelligence artificielle est un traité mondial unique en son genre, qui garantira que l'intelligence artificielle respecte les droits des personnes. C’est une réponse à la nécessité de disposer d’une règle de droit international soutenue par des États de différents continents unis par des valeurs communes, qui permette de bénéficier de l’intelligence artificielle, tout en réduisant les risques qu’elle présente. Avec ce nouveau traité, nous entendons garantir une utilisation responsable de l’IA qui respecte les droits de l’homme, la démocratie et l’État de droit.

Deux ans de travaux du Comité sur l'Intelligence Artificielle (CAI)

Ce résultat est le résultat de deux années de travail du Comité sur l'intelligence artificielle (CAI), un organisme intergouvernemental qui a réuni les 46 Etats membres du Conseil de l'Europe, l'Union européenne et 11 Etats non membres (Argentine, Australie, Canada, Costa Rica, Japon, Israël, Mexique, Pérou, Saint-Siège, États-Unis d'Amérique et Uruguay), ainsi que des représentants du secteur privé, de la société civile et du monde universitaire en tant qu'observateurs. LELe traité couvre l'utilisation des systèmes d'IA dans les secteurs public et privé.

La Convention propose deux manières de se conformer à ses principes et obligations dans le cadre de la réglementation du secteur privé : Les Parties peuvent choisir d'être directement soumises aux dispositions applicables de la Convention ou de prendre d'autres mesures pour se conformer aux dispositions du Traité tout en respectant pleinement leurs obligations internationales en matière de droits de l'homme.

La convention prévoit des exigences de transparence et de contrôle adaptées aux contextes et aux risques spécifiques, y compris l'identification des contenus générés par les systèmes d'IA.

  • Les parties prennent des mesures pour identifier, évaluer, prévenir et atténuer les risques possibles et évaluer la nécessité d'un moratoire, d'une interdiction ou d'autres mesures appropriées concernant l'utilisation de systèmes d'IA lorsqu'une telle utilisation peut présenter des risques incompatibles avec les règles relatives aux droits de l'homme.
  • Les parties devront établir des responsabilités et veiller au respect de l'égalité, notamment de l'égalité des sexes, de l'interdiction de la discrimination et de la protection de la vie privée. Ils devront également garantir des recours et des garanties procédurales aux victimes de violations des droits de l’homme liées à l’utilisation de systèmes d’IA.
  • Les personnes interagissant avec un système d’IA doivent être conscientes qu’elles interagissent avec un tel système.
  • Concernant les risques pour la démocratie, le traité exige que les parties prennent des mesures pour garantir que les systèmes d'IA ne soient pas utilisés pour porter atteinte aux institutions démocratiques, notamment au principe de séparation des pouvoirs, d'indépendance judiciaire et d'accès à la justice.
  • Les partis signataires ils ne seront pas obligés d'appliquer les dispositions du traité aux activités liées à la protection des intérêts nationaux mais ils devront veiller à ce que ces activités soient menées dans le respect des institutions démocratiques et du droit international.
  • La convention ne s’appliquera pas aux questions de défense nationale ou aux activités de recherche et développement, sauf lorsque les tests de systèmes d’IA pourraient interférer avec les droits de l’homme.

Un mécanisme de surveillance

Pour garantir une mise en œuvre efficace, la Convention établit un mécanisme de suivi sous la forme de la Conférence des Parties. Enfin, la convention exige que chaque partie mette en place un mécanisme de surveillance indépendant pour vérifier le respect de la convention, ainsi que pour sensibiliser le public, stimuler un débat public informel et tenir des consultations multilatérales sur la manière d'utiliser la technologie de l'IA.

Rapport explicatif de la Convention