C'est ainsi que le « vengeance porn » est puni : des amendes et des peines pour la diffusion d'images compromettantes même si elles ont été obtenues avec le consentement

La police enquête sur le premier cas de masse en Espagne à Almendralejo

C’est une barbarie ». C’est ainsi que Miriam Al Adib, l’une des mères qui a rapporté la situation vécue à Almendralejo (Badajoz), l’a décrite. Une vingtaine de mères ont signalé à la Police Nationale que des images de leurs filles mineures circulent sur les réseaux sociaux. De fausses images créées avec l’intelligence artificielle pour apparaître nues.

Utiliser l’IA pour harceler. L’affaire est assez représentative des dangers liés au recours aux deepfakes. Les plaintes désignent un groupe d’adolescents qui ont décidé de profiter d’une application, de l’utiliser avec des images de mineurs et de générer des photos d’eux comme s’ils étaient nus. Des dizaines de filles d’Almendralejo et des environs sont touchées.

La Police nationale a déjà identifié plusieurs personnes impliquées. Comme expliqué EFE Estrémadure, la Police Nationale a déjà recueilli les déclarations de sept victimes possibles de cette pratique de « nudité » réalisée avec l’intelligence artificielle. Parallèlement, ils expliquent que plusieurs mineurs prétendument impliqués ont déjà été identifiés. Si leur paternité est confirmée, ils pourraient faire face à un crime grave.

Tout semble si réel. « C’est tellement réaliste que la première chose que j’ai pensé en voyant ça, c’est ‘qu’as-tu fait' », explique l’une des mères qui ont rapporté la situation. Avec les progrès de l’intelligence artificielle, il est très facile de générer ces images de manière réaliste, ce qui ne signifie pas qu’il s’agisse d’une atteinte grave à la vie privée de ces mineurs.

Concernant l’origine de ces images, ils expliquent qu’elles sont nées d’un groupe d’adolescents de différentes écoles : « Ils y voient une grâce et beaucoup de personnes de cet âge les partagent ». Selon El País, certains de ces mineurs ont même demandé de l’argent à l’un des mineurs concernés.

Des peines pouvant aller jusqu’à deux ans de prison. Selon Borja Adsuara, professeur et avocat en droit numérique, « en Espagne, les délits ne sont jamais réglementés par la technologie, mais plutôt par ce qu’on en fait, en fonction de l’intention avec laquelle ils sont commis et du résultat ». Autrement dit, peu importe que les images soient générées par l’IA, par une peinture ou par toute autre méthode. Ce qui aboutit à un crime, c’est l’usage qui en est fait et le résultat.

Le Code Pénal en vigueur punit ces pratiques d’« utilisation abusive » des données personnelles et sans consentement de l’image d’une personne. Quiconque inflige à autrui un traitement dégradant portant gravement atteinte à son intégrité morale peut être puni, comme le prévoit l’article 173, d’une peine de six mois à deux ans.