La Chine prépare une avalanche de puces pour l’intelligence artificielle
Jensen Huang, fondateur et PDG de NVIDIA, l’a clairement indiqué dans une déclaration faite au Computex fin mai : « La Chine consacre des ressources massives au démarrage de start-up spécialisées dans le développement de GPU. Ne les sous-estimez pas. » Cet avertissement a été adressé au gouvernement américain dans une tentative claire de le mettre en garde contre les conséquences des sanctions visant à freiner le développement technologique de la Chine.
L’administration dirigée par Joe Biden a expressément interdit à NVIDIA de vendre ses puces d’intelligence artificielle les plus avancées, les modèles A100 et H100, aux entreprises chinoises. Le problème est que pour l’entreprise de Jensen Huang, l’énorme marché chinois est essentiel, c’est pourquoi elle a supprimé les avantages de ces GPU afin de répondre aux exigences imposées par le gouvernement américain. Le résultat est les puces A800 et H800, qui ne sont rien de plus que des révisions simplifiées des GPU d’origine.
Quoi qu’il en soit, il est clair qu’à moyen terme ce qui intéresse la Chine, c’est de disposer de ses propres processeurs pour les applications d’intelligence artificielle, et notamment pour le deep learning. C’est exactement ce que Jensen Huang a prédit. Et quoi, comme nous allons le voir, orchestre le gouvernement de Xi Jinping. Parallèlement, la Chine achète par les voies officielles les puces que l’alliance dirigée par les États-Unis lui permet d’acquérir et, sur les marchés parallèles, les CPU et les GPU que les sanctions cherchent à mettre hors de sa portée.
Les entreprises chinoises préparent un tourbillon de puces pour l’intelligence artificielle
La déclaration du premier paragraphe de cet article n’est pas la seule que Jensen Huang a faite ces dernières semaines dans le but de décrire la stratégie de ce gigantesque pays asiatique. Ce dirigeant assure également que « si la Chine ne peut pas acheter les puces destinées à l’intelligence artificielle aux Etats-Unis, elle les fabriquera simplement elle-même ». C’est juste ce que tu fais. En effet, les médias asiatiques confirment que la machine chinoise avance sans relâche dans le but de développer ses propres GPU pour l’intelligence artificielle.
Les entreprises chinoises engagées dans le développement de leurs propres puces d’IA se comptent par dizaines
À l’heure actuelle, des dizaines d’entreprises chinoises développent leur propre matériel pour ce scénario d’utilisation. MetaX, Biren Technology, Moore Threads, Innosilicon, Zhaoxin, Iluvatar CoreX, DenglinAI ou Vast AI Tech sont parmi les plus importants. Ce qui est intéressant c’est que ils ne suivent pas tous de la même façon. Moore Threads et Biren Technology sont deux des sociétés qui prennent leurs GPU de jeu comme point de départ dans le but de les affiner pour être compétitifs lors de l’exécution de processus d’intelligence artificielle.
D’autres sociétés, comme DenglinAI, Vast AI Tech ou MetaX, ont adopté une approche différente : elles peaufinent à partir de zéro leurs propres GPU conçus spécifiquement pour l’intelligence artificielle ou les applications de deep learning. Même un géant comme Alibaba s’est lancé dans cette industrie, profitant du soutien financier du gouvernement chinois à travers sa filiale T-Head. Bien entendu, sa stratégie consiste curieusement à peaufiner des puces dédiées dont l’architecture n’adhère pas expressément à celle d’un GPU. La Chine a besoin de disposer de ses propres puces pour l’intelligence artificielle, et une diversification extrême est son meilleur pari pour les obtenir.