Amazon ne veut pas être laissé pour compte dans le domaine de l’IA. Et c’est pourquoi elle va investir 4 milliards de dollars dans Antrophic
L’explosion de l’IA générative provoquée par DALL-E et ChatGPT a provoqué des changements tectoniques dans l’industrie. Microsoft a investi plusieurs millions de dollars dans OpenAI en janvier 2023, et Amazon vient de faire le même pas en pariant sur Anthropic.
Un investissement pouvant atteindre 4 milliards dans Anthropic. Les responsables d’Amazon ont annoncé un investissement « jusqu’à 4 milliards dans Anthropic », et avec cela l’entreprise aura une participation – « minoritaire », soulignent-ils – dans cette startup d’intelligence artificielle. L’investissement initial est de 1,25 milliard de dollars. Anthropic donne également des détails sur l’accord.
Claude pour tous. Comme nous l’avions anticipé en avril 2023, Anthropic est la grande couverture de l’industrie de l’IA. Google y a déjà investi 400 millions en février 2023, et c’est désormais Amazon qui rejoint ce pari qui favorisera le développement de Claude. Ce chatbot est un concurrent direct de ChatGPT, et ces derniers mois il a réussi à rendre (un peu) ridicule le développement d’Open AI. Nous l’avons essayé cet été et il s’est avéré très efficace.
L’anthropique est encouragé. L’entreprise espérait lever 5 milliards de dollars au cours des quatre prochaines années, et elle semble être sur la bonne voie. Comme dans le cas de ChatGPT, le modèle économique consiste à créer une version payante de son chatbot, et en fait Claude Pro – basé sur Claude 2, lancé en juillet – a fait ses débuts plus tôt ce mois-ci au prix de 20 dollars par mois.
AWS comme pilier de Claude. Amazon Web Services (AWS) fait partie intégrante de cet accord, puisque désormais cette plateforme cloud « deviendra le principal fournisseur cloud pour les charges de travail critiques ». Anthropic utilisera massivement la solution d’Amazon, ce qui semble laisser derrière lui (ou du moins, en arrière-plan) l’investissement et l’accord précédent avec Google. Dario Amodei, co-fondateur d’Anthropic (et ancien employé d’OpenAI), a expliqué dans le Financial Times que « rien n’a changé » dans cet accord, mais il semble difficile d’y croire, et il y aura probablement un certain déséquilibre dans cette dépendance à l’égard du plateformes cloud de Google et Amazon .
Des puces Trainium pour s’entraîner sans arrêt. Un autre élément de l’accord est l’accès qu’Anthropic aura aux puces Trainium, ce qui lui permettra de former les futures versions de ses modèles fondateurs et de grands modèles de langage, qui sont le pilier sur lequel travaille par exemple Claude. Cela peut être un petit revers pour NVIDIA, qui était la référence en matière de formation de modèles d’IA.
Amazon recentre son pari. Il y a quelques mois, Amazon a proposé son rôle dans le segment de l’IA comme une sorte de facilitateur et d’intermédiaire pour les startups qui souhaitaient profiter de sa plateforme AWS via sa nouvelle API, Bedrock. L’approche est désormais modifiée avec cette décision pratiquement identique à ce que Microsoft a fait avec OpenAI.
Mais il y a des différences avec Microsoft. Cependant, contrairement à ce dernier, Amazon ne dispose pas d’un catalogue de logiciels comme celui de Microsoft : Redmond met partout ChatGPT sous forme de copilotes, il sera donc intéressant de voir comment Amazon profite de ce mouvement. Selon Adam Selipsky, directeur d’AWS, la stratégie est « très différente » de celle de Microsoft et sera axée sur « la fourniture d’un choix maximum et d’une sécurité maximale. L’objectif n’est pas l’exclusivité », a-t-il ajouté dans des déclarations au FT.